un bref historique (26K)

La recherche patrimoniale est une activité fascinante et certainement très engageante. Un nom peut nous mener à des gens, à des endroits et à des événements jusqu'alors inconnus qui peuvent changer, pour toujours, notre perspective sur notre famille. On devient un archéologue, creusant dans notre passé, découvrant nos ancêtres et les événements historiques qui ont non seulement influencé leurs vies mais qui avec le temps, ont défini qui nous sommes aujourd'hui et qui seront, éventuellement, nos descendants.

Heureusement, les ancêtres des Charon ont déjà été bien recherchés et documentés. Grâce aux efforts des généalogistes français professionnels, nous avons pu retracer nos ancêtres jusqu'au moyen âge à Meaux, France et avec l'aide de la collection Drouin du Québec et les efforts inlassables des chercheurs patrimoniaux plus récents, nous avons suivi leur progrès sur le nouveau continent.

Henri IV de la maison capétienne
Le roi Henry IV

Bien que nous n'avons pas, du moins jusqu'alors, lié notre famille à la maison capétienne ou à d'autres grandes icônes du passé, les Charon, à travers les générations, ont été des membres assidus de leur communauté, soit en vendant leurs marchandises sur les vieux marchés de la France, en cultivant la terre tout au long de la vallée du St Laurent, et, plus récemment, en adoptant des métiers et des professions modernes, tâchant d'offrir à leurs propres descendants un meilleur futur.


Notre premier ancêtre connu, Pierre Charon, est né autour de 1450 à Meaux, France, peu après la libération de la ville d'une longue occupation anglaise. Le manque de documentation ou de registres d'actes civils, malheureusement, nous empêche de connaitre les générations précédentes mais basé sur des faits historiques, nous pouvons aisément supposer que les ancêtres de Pierre ont vécu à travers, entre autres, une occupation militaire qui dura presque vingt ans, La Jacquerie, une révolte paysanne qui détruisi la moitié de la ville et la guerre de cent ans durant laquelle s'affrontèrent deux dynasties, les Plantagenets (Les Anglais) et les Valois (les Français), pour le contrôle du territoire français dans lequel Meaux était plus ou moins au centre géopolitique, à quelques kilomètres à l'est de Paris.

Plusieurs Meldois, citoyens de Meaux, de descendance Charon furent témoins de la longue construction de l'Eglise Saint Etienne, de l'incendie de 1567 qui ravagea les moulins du Pont du Marché, de l'émergence de l'église reformée pendant le 16ie siècle, et de la persécution des protestants qui, selon plusieurs, aurait mené notre ancêtre, Pierre Charon IV, à immigrer à la nouvelle France en 1661.

Jacquerie de 1358, revolte paysanne durant la guerre de cent ans.
La Jacquerie de 1358


La famille Charon s'est toujours dévouée à l'église catholique, mais les généalogistes français ont démontré que Pierre Charon IV, l'immigrant, fut baptisé dans l'église réformée à Meaux et s'est converti à l'église catholique qu'en 1664, deux ou trois ans après son arrivée à Ville Marie (maintenant Montréal). On croit que plusieurs générations avant lui avaient été de foi protestante.

Les chercheurs modernes ont également questionné les origines de Catherine Pillard, l'épouse de Pierre Charon IV et la mère de la première génération de Charon née en Nouvelle France. On a longtemps cru que Catherine fut née à La Rochelle, France, mais des recherches plus récentes ont cependant semer des doutes sur ses origines européennes. Alors qu'un acte de naissance de La Rochelle porte le nom de Catherine Pillard et ceux de ces parents, plusieurs chercheurs s'interrogent toujours sur les différences importantes dans l'épellation de son nom ainsi que des inconsistances dans les dates par rapport à son certificat de mariage à Pierre Charon. De plus, quelques scientifiques génétiques qui ont examiné l'ADN de plusieurs descendants connus de Catherine Pillard ont également noté que celle-ci provenait d'une source indigène. Si c'est en effet le cas, les premiers Charon nés en Nouvelle France étaient des métis (moitié Européen, moitié indigène, probablement Iroquois).

Les filles du roi faisaient partie du programme du roi Louis XIV pour promouvoir une colonie stable au Canada.

Les spéculations abondent. Due à une pénurie de femmes européennes parmi les premiers colons, l'église catholique coordonnait alors la venue des Filles du Roi, des femmes européennes célibataires chargées d'épouser dès leur arrivée afin de préserver la pureté de la nouvelle colonie et d'empêcher les mariages inter-raciaux avec les indigènes. C'était aussi pratique courante d'envoyer des jeunes amérindiennes en France afin que celles-ci soient converties à la religion catholique, éduquées et rapatriées à la Nouvelle-France comme fille du roi. Catherine Pillard était-elle une d'elles ?

Catherine Pillat (Pillard) traversa l'Atlantique en 1663 sur L'Aigle d'Or, navire du roi. Elle comptait parmie les premières 35 filles du roi à franchir le nouveau monde le 7 septembre 1663. 

Indépendamment de la pureté du sang des Charon, quand Pierre Charon IV et Catherine Pillard se sont mariés en 1665, Ville-Marie comptait moins de 600 habitants, il n'y avait que deux rues, soient Notre Dame et Saint Paul et Marguerite Bourgeois, Jeanne Mance et Paul Chomedey, Sieur de Maisonneuve, étaient leurs concitoyens avec qui ils ont survécu les durent épreuves des premières années coloniales. Jeanne Mance a-t-elle soigné un de nos ancêtre? Aurait-elle assisté à leur naissance?

Nos ancêtres à Meaux étaient des marchands, des pelletiers, des cordiers, des maîtres mégissiers, etc. En Nouvelle-France, vu l'ample disponibilité de terres agricoles et la nécessite de les cultiver afin d'assurer la survie de la colonie, nos aïeuls devinrent des agriculteurs/cultivateurs et ce jusqu'au début du dernier siècle. Plusieurs Charron (nouvelle épellation depuis la fin du 19e siècle), descendants de Pierre Charon I, habitent toujours la région de Montréal, mais nos ancêtres se sont éventuellement installés à Montebello et Papineauville au début du 18e siècle pour ensuite venir s'établir à Edwards Station en Ontario, à l'est d'Ottawa, à la fin du même siècle.

Bien que quelques membres de la famille se soient aventurés un peu plus loin dans les Amériques, la grande majorité de notre famille habite toujours la région d'Ottawa.

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